Nom commun : Le dendrobate à tapirer / le dendrobate peint
Nom scientifique : Dendrobates tinctorius
Famille : Dendrobatidés
Description :
Les dendrobates au sens large peuvent être divisés en deux familles : les Dendrobatidés, qui comprennent les espèces les plus colorées et emblématiques de Guyane, et les Aromobatidés, généralement moins toxiques dont Allobates femoralis. Chez les Dendrobatidés, les trois espèces sont recensées en Guyane (Dendrobates tinctorius, Ranitomeya amazonica et Ameerega hahneli).
C’est une petite grenouille toxique de 4 à 5 cm, certaines femelles peuvent atteindre 6 cm, le dos est noir avec des taches jaunes de formes très variables, de même que les flancs, les pattes bleues avec des taches noires, les disques du bout des orteils sont plus gros chez les mâles et en forme de cœur alors que ceux des femelles sont ronds, les femelles ont également un dos saillant, arqué, contrairement aux mâles qui ont des courbes. Les yeux sont noirs.
Habitat :
Cette espèce se rencontre en Guyane, au Suriname, en Guyana et dans le nord du Brésil. Elle vit dans la forêt tropicale humide jusqu’à 600 m d’altitude. C’est une espèce terrestre qui vit sur les rochers et mousses près des cours d’eau. Elle reste la plupart du temps sur le sol, mais peut être trouvée jusqu’à 5 m de haut dans les arbres.
Alimentation :
Ils sont insectivores et consomment des araignées, insectes (fourmis, termites…), vers, lors d’une recherche alimentaire active et régulière.
Comportement :
Ce petit amphibien coloré de l’ordre des Anoures a la particularité d’être actif principalement le jour contrairement à la plupart des espèces de grenouilles.
Reproduction :
La femelle pond de 4 à 10 œufs dans des endroits sombres et humides comme un creux dans une racine ou le cœur d’une plante, les mâles fécondent les œufs puis après éclosion les mâles transportent leurs têtards sur le dos avant de les déposer dans un point d’eau (feuilles engainantes de plantes).
Ils leur faudra au moins 4 mois pour atteindre la taille adulte.
Longévité :
4 à 6 ans à l’état sauvage.
Elles sont suffisamment toxiques pour décourager la plupart des animaux de s’en nourrir. Dans le cas de D. tinctorius, les toxines provoquent des douleurs, des crampes et de la raideur lorsque les grenouilles sont manipulées brutalement. En raison des toxines des grenouilles, les animaux qui se nourrissent de D. tinctorius apprendront généralement à associer les couleurs vives de ces grenouilles au goût vil et à la douleur qui surviennent après l’ingestion d’une grenouille.
Comme il s’agit d’une espèce si variable, différentes formes de couleur de D. tinctorius ont des degrés de toxicité variables.
Plusieurs espèces de dendrobates sécrètent des toxines à travers leur peau pour décourager leurs prédateurs. Les sécrétions des espèces les plus toxiques sont notamment utilisées par certaines communautés amérindiennes pour empoisonner l’extrémité de leurs flèches. Les sécrétions de Dendrobates tinctorius sont, quant à elles, utilisées par les Tupis afin de modifier la coloration des plumes de jeunes oiseaux. Les Tupis prêtent une importance particulière à certaines couleurs de plumes qui servent à la confection des parures traditionnelles. L’application d’un mélange à base de roucou et des sécrétions de Dendrobates tinctorius sur une partie de peau de jeunes perroquets, où les plumes vertes ont été préalablement arrachées, provoque la repousse de plumes jaunes ou rouges et permet ainsi d’obtenir les couleurs convoitées. Ce processus, appelé « tapirage » a été découvert en Guyane et a donné le nom vernaculaire de dendrobate à tapirer.
Statut de protection :
Il y a eu beaucoup de prélèvement dans la nature pour la Terrariophilie (avant 2000), mais aujourd’hui il n’y a plus de captures car elles sont issues d’élevage et donc moins menacée dans leur milieu naturel !
Source : Stéphane Marchais, formateur au CFPPA de Tours Fondettes